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26/04/2022
L’an dernier, lorsque j’ai commencé à évoquer avec mon entourage mon souhait de devenir biographe familiale, après les grands yeux ébahis, les « Mais, qu’est-ce que c’est ? », sont arrivées d’autres réflexions. « Tu sais, c’est vraiment une excellente idée, parce que si j’avais su… ».
Si j’avais su, j’aurais enregistré mon grand-père lorsqu’il me racontait ses hauts faits de résistant pendant la guerre 39-45.
Si j’avais su, j’aurais noté les péripéties de ma grand-mère arrivée d’Italie, sans un sou en poche au siècle dernier.
Si j’avais su, j’aurais demandé à mes parents de mettre sur le papier leur enfance à la campagne, sans téléphone portable, ni téléviseur, ni internet.
Si j’avais su, j’aurais aidé ma meilleure amie à mettre des mots sur une expérience traumatisante vécue dans son enfance.
Eh oui, si j’avais su ! Que de regrets sont sous-tendus par ces quelques mots ; pendant un instant, les regards se font plus vagues et les pensées s’échappent vers le passé. Et infailliblement, en reprenant pied avec la réalité, mon interlocuteur me dit : « Tu vas combler un manque, permettre aux jeunes générations de connaître leur histoire, de renouer avec leurs racines, avant qu’il ne soit trop tard. C’est formidable ! » *
Ce sont tous ces échanges et ces nombreux témoignages qui m’ont encouragée dans mon projet. J’ai endossé le costume de biographe avec joie, consciente de l’importance de passer le témoin au sein des familles, de permettre la transmission de la mémoire et tout simplement de se souvenir. Mon dernier biographé me le disait si bien : « C’est à mes descendants que je destine cette biographie, pour qu’ils n’oublient pas d’où ils viennent ; ensuite ce sera à eux de raconter la suite de l’histoire. »
Vous qui me lisez, si comme mes proches, vous pensez avoir des regrets un jour, de ne pas avoir pris le temps d’écouter et surtout de conserver les souvenirs de vos anciens, pensez à la biographie familiale. Quel plus beau cadeau pouvez-vous faire à ceux que vous aimez ? Seul ou à plusieurs, offrir une biographie, c’est vous engager aux côtés de votre aîné dans un projet passionnant, qui embarque toute la famille.
Permettre aux séniors de se raconter dans un livre à leur image, c’est leur offrir un moment hors du temps, afin de convoquer le passé et de lui redonner vie le temps des entretiens avec le biographe. Avec bienveillance, je saurai les écouter, les aider à faire renaître leurs souvenirs, les accompagner tout au long du projet, pour composer le livre de leur vie.
Vous aussi serez partie prenante, vous aiderez à rassembler les photos, vous rappellerez sans doute quelques anecdotes oubliées, préciserez certaines dates et sans doute découvrirez-vous votre aîné sous une facette jusqu’alors inconnue.
Les plus jeunes auront plaisir à découvrir leur papy ou mamie sous un autre jour, ils s’amuseront de faire connaissance avec l’enfant qu’il a été.
Alors que la fête des mères et des pères approche à grands pas, que diriez-vous d’offrir à ceux qui vous sont chers, le plus beau des cadeaux : le livre de leur vie ?
29/03/2022
Chacun d’entre nous recèle des trésors d’histoires, drôles ou pas, petits morceaux de vie que le biographe croque dans le récit qu’il compose pour son biographé. Parfois, au détour d’une anecdote, je me surprends à raccrocher la petite histoire (notez qu’ici le terme « petite » ne revêt aucune connotation péjorative) à l’Histoire avec un grand H. Et c’est ce qui m’intéresse au plus haut point dans la vie de mes biographés.
Prenons un exemple. Il y a quatre-vingts ans presque jour pour jour, le vingt-huit mars 1942, un de mes biographés - Jean - vit un événement dramatique : alors qu’il sortait du travail, il se retrouve face à face avec une sentinelle allemande, le canon d’un fusil pointé sur le nombril. Derrière lui, la foule des ouvriers, ne sachant pas ce qui se passe à l’avant, pousse à qui mieux mieux. L’espace de quelques minutes, Jean craint pour sa vie. Pourquoi un tel climat de tension ?
C’est là qu’entre en action le travail de recherche du biographe, afin de comprendre et d’expliquer le contexte de cet épisode angoissant. La veille, les Alliés ont mené une opération de sabotage de grande envergure et d’une audace incroyable dans la ville de Saint-Nazaire : l’opération Chariot. À l’aide d’un destroyer anglais qu’ils ont fait exploser, ils ont détruit la porte d’accès principale aux chantiers navals de Saint-Nazaire, empêchant ainsi le plus gros cuirassé allemand, le Tirpitz, d’y être amené pour réparation. Toute la ville est soumise à des fouilles pour arrêter les commandos alliés, et les soldats allemands sont en panique.
C’est ainsi que mon biographé, bien que parfaitement étranger à cette opération, se trouve en fort mauvaise posture. Heureusement, le calme revient subitement dans la foule des ouvriers et le soldat s’écarte.
Cet exemple illustre combien il est important pour le biographe, de contextualiser les événements racontés par son biographé et ainsi de restituer le climat qui règne au moment où se déroulent ces événements.
Au fil des biographies que je rédige, je prends conscience du plaisir qui est le mien, de fouiller dans les archives, afin d’enrichir mon récit de ces faits historiques. Et c’est ce qu’apprécient aussi mes biographés.
Et vous, avez-vous déjà vécu des moments historiques ? Etes-vous tentés par cette belle aventure qui consiste à me les raconter ?
27/02/2022
J'ai suivi une formation sur le "sketchnoting", que j'ai souhaitée mettre en pratique afin de présenter mon métier de biographe. Du souhait du narrateur de raconter sa vie, à la remise du livre à ses proches, voici un résumé en images !
20/01/2022
Munissez-vous d’un crayon et d’une page blanche. Comme au tout début, lorsque enfant, vous avez tenu un stylo pour la première fois. Si chacun se souvient de ses premiers exploits à bicyclette, il n’en va pas de même de l’écriture. La banalité du geste, sa facilité ne sont pas de ceux qui restent en mémoire. Et pourtant ?
L’enfant forme d’abord des gribouillis de sa main malhabile. Si vous lui demandez ce qu’il fait, il vous dira qu’il écrit, mimant ainsi les gestes qu’il a observés. Ensuite vient le dessin, les crayons de couleur, les premiers bonhommes à grosse tête et corps atrophié.
Avec l’école, l’enfant débute son apprentissage de l’écriture, il trace ses premiers bâtons sur les lignes d’un cahier, bientôt remplacés par les lettres et les chiffres. Tout se complique - ou pas - lorsqu’il faut écrire son prénom. Certains parents facétieux lui compliquent la tâche en attribuant, qui un prénom composé, qui des lettres compliquées à former. D’autres vont à la simplicité et les Léo, Noé ou Lou, auront plus de facilité à signer leurs premières œuvres.
Derrière ces quelques mots, tout un monde. L’école nous apprend à tracer des caractères représentant une langue sur le papier. On transforme ainsi des sons en syllabes puis en mots, on assemble des phrases. Grâce à l’écriture, nous devenons aptes à transcrire des connaissances sur les pages de nos cahiers.
Mais le mot « écrire » ne se résume pas à cette seule définition. Dans sa seconde acception, il fait de nous des compositeurs posant sur le papier, non pas les notes de la gamme mais nos propres mots. Il nous permet d’assembler les mots pour en faire une histoire, un récit ou relater nos pensées.
On en vient donc au paradoxe suivant : on peut donc savoir écrire – être capable de tracer des caractères - mais sans savoir écrire – inventer une histoire et la coucher sur le papier. Raymond Devos, maître de l’absurde, aurait apprécié.
Alors vous qui comptabilisez des heures le crayon à la main, des kilomètres de lignes noircies, vous qui avez la bosse de l’écriture sur le majeur, savez-vous écrire ?